
L’impact des saisons sur la santé des lacs
Lorsque l’hiver enveloppe les lacs, les transformations s’opérant sous la surface témoignent d’une dynamique fascinante. Au cours de l’année, les lacs traversent des cycles essentiels influençant leur biodiversité. En étudiant ces phénomènes, l’équipe de limnologie d’Agiro, responsable de l’étude des lacs, met en lumière l’impact des saisons sur la santé des lacs.
Le cycle saisonnier des lacs : un équilibre fragile
En automne, les lacs connaissent une phase essentielle appelée le brassage automnal. Les vents et les pluies de la saison mélangent les couches d’eau, uniformisant leur température. Ce brassage essentiel favorise la réoxygénation des couches profondes et la diffusion des nutriments nécessaires aux organismes aquatiques.
Lorsque l’hiver s’installe, une couche de glace isolante et imperméable se forme à la surface. Sous cette barrière, la température oscille de 0°C en surface à 4°C dans le fond du lac, permettant à la faune et la flore aquatique de survivre malgré des conditions extrêmes. En l’absence d’échange direct avec l’atmosphère, l’oxygène devient limité. Dans les lacs riches en matières organiques ou peu profonds, les organismes décomposeurs consomment l’oxygène disponible, pouvant ainsi entraîner un manque, voir une absence totale d’oxygène, compromettant la santé du lac.
Au dégel, les eaux de surface, encore froides, se mélangent avec les eaux profondes dans un processus de brassage printanier. Ce mélange permet une réoxygénation du lac, crucial pour la biodiversité. La fonte peut s’accompagner d’un apport soudain de contaminants accumulés pendant l’hiver, phénomène pouvant affecter la qualité de l’eau.
L’échantillonnage hivernal : surveiller et comprendre
Afin de mieux comprendre ces dynamiques et l’impact des saisons sur la santé des lacs , Agiro mène un programme rigoureux de suivi de la qualité de l’eau. Les échantillonnages hivernaux sur le lac Saint-Charles, réalisés dans le cadre de ce programme, permettent de suivre l’évolution de l’écosystème en mesurant différents paramètres, tels que les conditions météorologiques, l’épaisseur de la glace et de la neige, la température de l’eau, sa saturation en oxygène dissous, sa transparence, ainsi que les concentrations en nutriments et autres contaminants. L’abondance et la nature d’espèces cyanobactériennes sont également investiguées.
Ces études permettent ainsi de suivre les variations saisonnières, d’anticiper les risques de toxicité liés aux cyanobactéries et de mieux comprendre les phénomènes pouvant affecter les cycles naturels des lacs.
Un rôle à jouer, même en hiver
Les suivis d’Agiro permettent d’adapter les stratégies de gestion de l’eau et de sensibiliser les citoyens aux gestes concrets qui font une différence. Cependant, malgré les efforts déployés, le ruissellement des pluies abondantes du printemps transporte des polluants et des nutriments, souvent liés aux activités humaines.
Même en hiver, il est important de faire sa part pour protéger nos lacs. En choisissant des alternatives comme le sable plutôt que du sel, et en protégeant les bandes riveraines, vous contribuez à préserver la qualité de l’eau. Nos petits gestes hivernaux ont un impact direct sur la santé de nos lacs au printemps, lors de leur période la plus vulnérable. Pour les générations futures, protégeons cette précieuse ressource.